Dans l’Égypte ancienne, les chats étaient vénérés comme des dieux. Chez nous, par contre, il faudra des siècles pour les considérer autrement que comme des créatures maléfiques et diaboliques.
Certains sont allés dans l’espace, d’autres ont été de fidèles compagnons pour des combattants. Quelques-uns ont d’ailleurs joué des rôles tout à fait étonnant en se retrouvant dans des fonctions officielles.
Voici quelques-unes de ces fonctions :
Commençons d’abord par Soumise, Serpolet, Gazette, Lucifer, Mimi-Piaillon, Felimare, Ludovic le Cruel, Mounard Rubis sur l’Ongle, Lodoïska, Pyrame, Thisbé, Racan et Perruque… qui tous ont la particularité d’être des chats d’un premier ministre et pas n’importe lequel, le célèbre Armand Jean du Plessis de Richelieu, l’homme qui dirigeait la France de Louis XIII de 1624 à 1642.
Intelligent, dur, retors et souvent inflexible, on disait également de lui, qu’outre le sens de l’Etat qu’il plaçait au-dessus de tout, il n’aimait personne hormis ses chats. En effet, ces félins lui tenaient compagnie durant ses longues nuits de travail et il aimait les regarder jouer dans ses moments de délassement.
Bien entendu être chat de premier ministre, qui plus est de Richelieu, cela vous vaut bien des privilèges comme ceux d’avoir une chambre réservée à côté de celle du seigneur du lieu, d’avoir deux valets à temps plein pour s’occuper de vous et, à une époque où manger à sa faim est encore un luxe pour beaucoup, d’être nourris de délicats pâtés de blanc de poulet.
Lorsqu’en 1642 Richelieu passa de vie à trépas, comme on disait en ces temps-là, en plus de l’immense fortune qu’il laissa à ses proches, il n’oublia pas ses petits amis à moustache ainsi que ceux qui devaient s’en occuper. Il laissa de confortables pensions aux deux parties. Il s’en alla alors certain du bonheur futur de ses chats de ministre mais aussi de l’ensemble de la race qu’il a grandement contribué à faire considérer comme des animaux de compagnie.
Changeons de centre de décisions et de capitale et traversons la Manche pour atterrir à Londres au célèbre 10 Downing Street, soit la résidence officielle du Premier ministre britannique. Là, nous rencontrons le, on ne peut plus officiel, « Chief Mouser to the Cabinet Office » ; autrement dit en français, « Le Souricier en chef du Cabinet » ou encore, le chat qu’emploie le gouvernement britannique pour se débarrasser des rongeurs dans la prestigieuse demeure.
Pour certains, un chat serait employé officiellement à cette fonction dans certains bâtiments de l’Etat depuis le règne d’Henri VIII, même si les archives officielles ne font mention d’un chat qu’à partir de 1929.
Toujours plus à l’Ouest et au Nord, nous allons en Alaska dans la petite bourgade de Talkeetna, où Stubbs était un chat maire. Il faut dire que les habitants étaient tellement mécontents des candidats qui s’étaient présentés aux élections dans la commune qu’ils ont décidé de faire de l’animal leur maire.
Les choses ne s’arrangeant visiblement pas, la brave bête a été réélue plusieurs fois depuis sa première élection en 1997.
Stubbs ne laissa son fauteuil de maire qu’à cause de son décès en 2017.
Continuons dans le froid et allons en Sibérie et plus précisément dans la ville de Barnaoul. Cette ville comptait 650 000 habitants. Ces derniers, lassés de la corruption qui y régnait en permanence, ont à peu près eu la même réaction que leurs voisins américains.
Au cours des élections municipales, ils ont fini par mettre dans un sondage destiné à évaluer les chances des différents candidats, un candidat insolite du nom de Barsik, qui était en réalité un chat, un Scottish Fold, de 18 mois.
Avec comme slogan des phrases telles que « Seules les souris ne votent pas pour lui » ou encore « Tout ce qu’il pourrait voler, c’est de la pâtée ! », il est officiellement arrivé avec 91,7% des intentions de vote devant ses concurrents humains.
Il n’a bien entendu pas dirigé la ville mais il est devenu une célébrité locale alors que l’ancien maire était poussé à la démission en raison d’accusations d’abus de pouvoir.
Continuons vers l’Est pour arriver au Japon où la célébrité de Tama, une petite chatte, a rayonné bien plus loin que l’île où elle est née et a vécu. Décédée en 2015 à l’âge de 16 ans, Tama avait la particularité d’avoir exercé l’importante fonction de chef de gare, à la gare de Kishi dans la ville de Kinokawa.
En 2004, cette gare avait toutes les chances d’être fermée car, le nombre de passage n’y étant plus suffisant, elle coûtait plus qu’elle ne rapportait. Les habitants du lieu desservi par cette ligne ont alors eu l’idée de placer Tama, qui faisait partie d’un groupe de chats qui arpentaient les environs, à la tête de cette station. Bien entendu, les médias se sont emparés de l’histoire et de partout on est venu voir cette Tama arborant un chapeau de chef de gare et qui avait même son propre bureau. Le nombre de personnes passant par cet arrêt augmenta considérablement et la gare fut sauvée…
Revenons en Europe, au cœur de celle-ci, pour atterrir dans une caserne de l’armée suisse, celle de Lyss dans le canton de Bern.
C’est là qu’a vécu pendant des années le brigadier Brocoli, avant de décéder à l’âge de 18 ans. Ou plutôt la brigadière, car il s’agissait d’une chatte qui avait élu domicile dans la place en 2004 et ne l’avait plus quittée. Les soldats s’en occupaient la semaine. Le weekend, dans le cas où la caserne était vide, une femme de ménage lui apportait sa nourriture et en particulier du brocoli. C’est d’ailleurs à force de se ruer sur ce légume que l’animal hérita de ce surnom. Par ailleurs, les ruades constituaient ses seuls faits d’armes. Le reste du temps Brocoli le passait à se faire caresser et à dormir.
Les militaires aimant l’ordre et les règlements, on incorpora, un beau jour dans l’armée helvète, Brocoli et cela avec le grade de caporal afin de régulariser la situation. On lui fit même un livret militaire ; tout ce qu’il y avait de plus officiel. Et c’est dans sa caserne que Brocoli finit par s’éteindre après des années de bons et loyaux services.