Rex, chien flic a conquis toutes les télés du monde

Les bergers allemands ont souvent été assimilés à des chiens policiers. Une réputation qui n’est pas étrangère à cette crainte respectueuse que ce bel animal inspire à ceux qui le croisent en chemin.

Rex, chien flic, digne successeur de Rintintin, dont il est la version plus moderne, aura sans doute porté au plus haut niveau la légende de fin limier qui entoure cette race super-douée.

Héros de la série télévisée la plus vendue dans le monde, Rex, chien flic, n’en finit pas, depuis des années, d’étaler sur les petits écrans ses exploits de chien détective qui font presque oublier ceux de L’inspecteur Derrick.

Un chien commissaire de police

Cette série germano-italo-autrichienne a été créée en 1994.

Elle se situe dans un contexte plus actuel, dont les débuts remontent aux séquelles de la Guerre Froide entre les blocs de l’Est et de l’Ouest.

Tout commence par un drame. Une embuscade tendue à un agent du KGB tourne mal. Au cours de la violente fusillade qui s’ensuit, un des policiers est mortellement blessé, laissant son berger allemand orphelin. Rex, inconsolable de cette brutale disparition, refuse de s’alimenter et s’évade chaque fois qu’il le peut de son chenil pour aller se coucher sur la tombe de son maître. Cette attitude émeut l’inspecteur Richard Moser, nouvelle recrue de la police criminelle, qui décide de faire équipe avec cet auxiliaire à quatre pattes. Au fil des épisodes, c’est toute une unité de la police criminelle qui va s’organiser et graviter autour de ce chien phénomène dont le flair infaillible mène rondement les enquêtes les plus embrouillées.

Six inspecteurs pour combien de Rex ?

141 épisodes de 45 minutes, vendus à des dizaines de chaînes télévisées, traduits en plusieurs langues, auront épuisé quelques chiens et quelques acteurs, qu’il fallut remplacer au fil des tournages. Mais les performances de Rex, chien flic, quel que soit l’interprète en fonction, resteront toujours à leur meilleur niveau, de quoi tenir en haleine les téléspectateurs du monde entier. Les très nombreuses rediffusions sont là pour témoigner d’un engouement resté intact.

Au fil des saisons, pas moins de six inspecteurs se relayeront dans le rôle du maître de Rex devant les
caméras. Mais différents Rex se partageront aussi ces différents inspecteurs.

Rex savait même jouer au billard

Le premier berger allemand de la série était un chien de haute lignée, choisi pour son somptueux pedigree. De son vrai nom, il s’appelait Reginald von Ravenhorst.

Il fallut bien sûr lui apprendre le métier de chien comédien. Pour cette délicate entreprise qui exige un savoir-faire particulier, on fit venir de Hollywood deux spécialistes du dressage animal, Teresa Ann Miller, qui avait déjà coaché le saint-bernard Beethoven, cet autre chien de cinéma, et Gayle Phelps, qui avait conseillé Kevin Costner pendant le tournage de Danse avec les loups.

Ces deux experts furent unanimes pour admettre que le berger allemand qui leur était confié s’adaptait remarquablement vite à toutes les situations auxquelles on le confrontait. Se lancer sur la piste d’un suspect, maîtriser un bandit, sauter à travers une vitre, se montrer menaçant quand il le faut, toujours prêt à montrer les dents mais uniquement à bon escient, Rex sait tout faire et même jouer avec son museau un coup gagnant au billard. Il participe sans le moindre caprice à toutes les actions de ses collègues masculins. On dirait même qu’il peut anticiper ce qu’on attend de lui. En fait, Rex prenait chaque séquence comme un jeu et ne rechignait jamais à la tâche.

Le flair du chien-flic doit se reposer toutes les 20 minutes

Bien sûr, comme c’est toujours le cas pour le tournage avec des animaux, il fallait multiplier les pauses, car leur pouvoir de concentration sur un seul objectif est de plus courte durée que chez les humains. Les vrais chiens policiers, quand ils sont sur une piste, ont droit eux aussi de se reposer toutes les vingt minutes avant de reprendre le collier. Aussi fabuleux soit-il, le flair des bergers allemands, quand il est sollicité à plein rendement, a besoin de faire un break à intervalles réguliers. Rex semblait prendre un réel plaisir à jouer au chien-flic, un rôle plein d’action et d’imprévu. Il nous étonne tous les jours, s’exclamaient en chœur ses deux dresseurs enthousiastes.