Du nord au sud de l’Hexagone, on envoyait ainsi régulièrement à la potence ou au bûcher des vaches et des cochons. Un porc fut brûlé vif pour avoir dévoré un jeune enfant. Une truie, qui avait défiguré le visage d’un bébé dans son berceau, fut découpée vivante. On lui avait au préalable fixé sur le groin un masque à visage humain pour accentuer la comparaison avec la justice des hommes. Parfois, dans le même esprit de personnification, on affublait les animaux condamnés à mort d’une veste, d’un pantalon, de gants ou de chaussures. Toujours par souci d’équité !
Il faut dire qu’au Moyen-Âge, les bêtes et les humains vivaient dans une plus grande promiscuité qu’aujourd’hui. Les animaux de ferme étaient souvent admis à l’intérieur des habitations et les accidents étaient de ce fait plus fréquents.
La convocation du bourreau s’effectuait également dans les règles. Les frais de la mise à mort, assez importants, étaient toujours à charge du propriétaire de l’animal.
Dans les cas de zoophilie, qui n’étaient pas rares dans les campagnes, l’animal et son maître étaient associés dans le même châtiment : ils étaient brûlés ensemble en toute justice !
Quand d’éventuelles circonstances atténuantes étaient accordées à l’animal – par exemple une intention de nuire non suivie d’effet –, l’application de la peine de mort lui était appliquée avec certaines nuances. Le coupable était éventuellement étranglé avant d’être brûlé, ce qui était considéré comme une faveur.
Les propriétaires des animaux mis à mort étaient obligés d’assister à l’exécution pour que la honte de l’exécution rejaillisse sur eux. Une curieuse façon de punir à bon compte ceux qui avaient négligé de surveiller leur bétail ou leurs animaux familiers.
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