Les félins, ces suppôts du Malin
Associés à Satan, les chats noirs furent les plus persécutés durant le Moyen Âge, et à moins d’avoir une petite tache blanche sur leur fourrure, appelée dans ce cas « marque de Dieu », on les faisait disparaitre.
En 1233, une bulle pontificale (acte scellé émis par le pape) du pape Grégoire IX déclara le chat être un « serviteur du Diable ». Grand dormeur paressant le jour, chassant la nuit, avec en plus un fameux appétit sexuel au vu de sa rapide reproduction, le chat avait tout pour s’attirer les foudres de la « morale ». Alors quand à la même époque l’Inquisition se mit en action, qu’il y eut toutes sortes de procès de sorcellerie, les chats se retrouvèrent au banc des accusés au côté des femmes. Un siècle plus tard, leur sort empira.
Le pape Innocent VII intensifia en effet cette persécution féline, et en 1484, ce fut au tour d’Innocent VIII de renforcer les chasses aux sorcières, condamnées au bûcher avec leurs chats, ces deux « races » d’origine diabolique faisant la paire.
Pour en revenir aux reproductions artistiques des chats, certains détails incongrus méritent d’être relevés… et comment ne pas mentionner les innombrables représentations de chats occupés à faire leur toilette, sérieusement appliqués à nettoyer leurs parties intimes ?
Les moines décoraient en effet très souvent les pages de leurs livres manuscrits. Il est difficile d’expliquer pourquoi exactement les chats sont si souvent dessinés en train de se lécher. Nous pourrions supposer la survivance de l’esprit des fabliaux qui visait à faire rire, le besoin des moines de légèreté et de détente. D’un autre côté, représenter ces créatures en train de se lécher les parties intimes d’une manière aussi impudique a pu contribuer à renforcer l’étrangeté qui leur était associée…
Auteur : Mélanie Castermans