Quand il fallut amener en studio une caisse contenant dix mille cafards pour créer l’ambiance d’un film à suspense, l’AHA exigea que le même nombre de cafards soit recompté au terme de la prise de vue et remis dans leur emballage d’origine.
Deux ânes abattus : scandale !
La tension avait atteint un tel point entre les deux parties qu’en 1966, la rupture était consommée. Sous la menace, et parfois manu militari, les représentants de l’Association furent tenus à l’écart des studios. Mais une bavure commise en 1979, lors du tournage du film La porte du paradis, où un cheval est tué au cours d’une explosion (ce qui entraîna un boycott retentissant du film à sa sortie), relança en force la mission de l’AHA. L’année suivante, une solide convention collective était signée entre producteurs, acteurs et l’association, reconnaissant désormais à cette dernière les droits et l’autorité sur toutes les scènes animalières.
Aujourd’hui, la présence de l’AHA sur les plateaux hollywoodiens est permanente. Tous les animaux-acteurs sont placés sous haute surveillance. Même si cela n’exclut pas de temps à autre un dérapage : comme ces deux ânes abattus lors du tournage en Italie du film Patton ou la décapitation d’un buffle dans le film Apocalypse Now.
Dans certains cas, et grâce aux progrès des techniques modernes, il est à présent possible de tourner une scène périlleuse pour les animaux en images de synthèse. Comme le dit le président de l’AHA : « C’est désormais pour nous la seule façon acceptable de voir un éléphant sauter en parachute… »